Imaginez la scène. Un CODIR réuni autour d’une table, chacun avec ses dossiers impeccablement préparés. La décision est prise : accélérer la croissance, intégrer un nouvel associé, lever des fonds ou encore préparer une transmission. Tout semble verrouillé sur le plan stratégique. Et pourtant, la tension est palpable. Les sourires sont crispés, certains détournent le regard.
Car derrière les chiffres et les plans, il y a une réalité plus délicate : les relations humaines. Franchir un cap, ce n’est pas uniquement exécuter une feuille de route, c’est aussi préserver la confiance et la cohésion de ceux qui devront l’incarner.
Tout est calculé au millimètre, les tableurs sont impeccables. Mais personne ne prend le temps d’expliquer le sens aux équipes. Résultat : les collaborateurs appliquent des décisions qu’ils ne comprennent pas, l’énergie collective s’effrite et la stratégie reste lettre morte.
Un grand classique : deux visions, deux egos, et aucune parole franche pour trancher. Les réunions se transforment en bras de fer, les tensions larvées s’installent et la confiance disparaît. Au final, c’est l’entreprise entière qui en subit les conséquences.
Il veut tout porter seul : décider, arbitrer, rassurer. Au début, ça impressionne. Puis la fatigue se voit, la patience s’amenuise, les relais managériaux n’osent plus rien dire. Et quand le capitaine vacille, c’est tout l’équipage qui se met à douter.
Ce n’est pas la stratégie qui fait dérailler un changement, mais ce qui se joue en coulisses :
des non-dits qui minent la confiance,
des égos mal placés qui brouillent la vision,
une fatigue décisionnelle qui use les leaders,
une perte de sens que ressentent les équipes mises à l’écart.
Ces dynamiques invisibles sont de véritables saboteurs. Les reconnaître, c’est déjà reprendre la main.
Un changement s’accepte plus facilement quand chacun en comprend l’urgence et la logique. Expliquer le “pourquoi” n’est pas un luxe : c’est ce qui transforme une annonce en mouvement collectif.
Éviter les sujets qui fâchent, c’est les laisser pourrir. Les CODIR les plus solides sont ceux qui s’autorisent à dire les choses, même difficiles, dans un cadre sécurisé.
Le silence est un terreau fertile pour les rumeurs. Quand un cap s’annonce, mieux vaut répéter 10 fois un message que laisser chacun interpréter. Créez des rendez-vous réguliers, des espaces de feedback, des points clairs de progression.
Ils sont la courroie de transmission. Sans eux, l’information se déforme, l’engagement s’étiole. Prenez soin d’eux, outillez-les, écoutez-les : ils sont vos meilleurs alliés.
Franchir un cap sensible, c’est incarner avant tout une attitude : dire la vérité, rester cohérent, accepter de montrer ses limites. Un leader vulnérable et lucide inspire plus qu’un super-héros fatigué.
En lisant ces lignes, peut-être qu’une scène familière vous est revenue en mémoire. La vraie question est simple : savez-vous où se situent vos points de fragilité actuels ?
Êtes-vous ce CODIR brillant sur le papier mais déconnecté humainement ?
L’équipe d’associés qui garde ses rancunes sous le tapis ?
Ou le dirigeant épuisé qui essaie de tenir seul la barre ?
Prendre conscience de ces postures à risque, c’est déjà commencer à sécuriser le prochain passage.
Chaque transition agit comme un révélateur. Elle met à l’épreuve la qualité du dialogue, la clarté de la vision commune et la posture du dirigeant.
La bonne nouvelle ? Vous n’avez pas à traverser ce passage seul(e).
👉 Si vous sentez que votre équipe est à un moment charnière, je vous propose un échange flash de 30 minutes pour décrypter ensemble vos fragilités actuelles et identifier vos premiers leviers d’action.
C’est souvent dans ces temps courts, cadrés et lucides que naissent les vrais déclics.
*Photo de Sylvain Cleymans sur Unsplash
Un projet, une transition, un cap à franchir ? Parlons-en !
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